Concerts à Strasbourg
Mardi 22 novembre, 20h30 EGLISE ST PIERRE-LE-JEUNE - protestant
Renaissance musicale en Alsace et pays rhénans : un manuscrit alsacien retrouvé (création)
EGLISE ST PIERRE-LE-VIEUX - Catholique (Tram B et F, station Altmärik)
David CATALUNYA, orgue gothique de Walter Chinaglia
Quatuor vocal ANAPNOÉ : Béatrice DUNOYER, Anne-Juliette MEYER,
Paul.CHEVALLIER, Cyprien SADEK
un manuscrit inédit du couvent Unterlinden de Colmar :
Cet important fragment de manuscrit du début du XVIè siècle a été récemment découvert par Dominique GATTÉ dans un manuscrit des dominicaines d’Unterlinden à Colmar. Il est un témoin du répertoire de l'orgue à la renaissance en Alsace, ainsi que du répertoire vocal, tant sacré que profane. Les pièces instrumentales seront jouées à l'orgue gothique et au clavicymbalum, instrument à cordes pincées de la fin du Moyen Âge, qu'on peut considérer comme l'ancêtre du clavecin. De nos jours, l’Alsace est une des régions d’Europe les plus riches en orgues et cela n’est pas un fait nouveau, plus d’une cinquantaine d’orgues en Alsace d’avant 1550 a été répertorié. Aujourd’hui, le patrimoine matériel des orgues gothiques et Renaissance d’Alsace n’est plus visible, si ce n’est qu’une partie du buffet du grand orgue de la cathédrale. Pendant longtemps, la plus ancienne source notée de musique d’orgue connue pour l’Alsace est un manuscrit provenant de Neuwiller-lès-saverne, conservé aux Archives départementales du Bas-Rhin, : cette source date de la seconde moitié du XVIème siècle. Au début 2013, Dominique Gatté a effectué un inventaire des fragments de manuscrits musicaux, conservés à aux Archives départementales du Haut-Rhin qui, pour la plupart, sont des défaits de reliures provenant de registres de maisons religieuses et séculaires du Haut-Rhin. Parmi ces fragments, du Xème au XVIIème siècle, 98 contiennent de la notation musicale. L’un d’eu est un fragment de 28 page d’un livre d’orgue de la fin XVème début XVIème. 23 pièces musicales y ont été répertoriées, Ces pièces sont des transcription provenant du répertoire germanique vocal et des compositions faites à partir du répertoire grégorien, le plus généralement à trois voix, à l’exception de trois qui sont à 4 voix. La découverte du fragment de Colmar est très importante pour l’histoire de la musique dans la région du Rhin Supérieur. En effet, cette source met en lumière une époque de transition. Le répertoire du fragment de Colmar est très riche et varié, et comporte des caractéristiques du XVème siècle et du XVIè siècle.
entrée : 15 €; cartes jeunes, étudiants chômeurs : 6 € - moins de 16 ans : gratuit.
Dimanche 27 novembre, 16h00 EGLISE ST LOUIS centre-ville
Chants liturgiques d’Orient et d’Occident Marie-Reine DEMOLLIERE, chants paléo-chrétiens et grégoriens jusqu’à Hildegarde v. BingenAmeel AL BARWE, chants liturgiques araméens de l’Eglise Chaldéenne catholique
Cyprien SADEK, Bishoy AWAD, monodies anciennes de l’Egypte chrétienne copte
Le Festival de la Saint-Martin fera dialoguer 3 traditions musicales
liturgiques très anciennes d’Orient et d'Occident :
- le chant liturgique araméen des chrétiens irakiens (rappelons que l'araméen était la langue de Jesus Christ),
- le chant liturgique des coptes chrétiens d’Egypte,
- et les répertoires paléo-chrétiens d'occident, notamment du sud de l'Europe,
qui sont à l'origine du répertoire grégorien.
entrée libre, plateau
Mardi 29 novembre, 20h30 EGLISE ST PIERRE-LE-JEUNE - protestant
Cantigas de Santa Maria (XIIè s.)
Ensemble CARMINA HARMONICA, Caroline MAGALAHES Cristina ALIS RAURICH, Dominique GATTÉ
voix, orgue portatif médiéval, cornemuses, percussion.
En partenariat avec l'association « Clefs des Arts & de Pierre »
Les Cantigas du roi Alphonse le Sage (XIIè s) sont un témoin extraordinaire et majeur du chant religieux de l'Espagne chrétienne médiévale. Les Cantigas de Santa María apparurent au XIIIème siècle dans un contexte social unique de transfert de culture à travers la fabrication de manuscrits. Les Cantigas sont une collection de plus de 400 poèmes en langue gallego-portugais - langue utilisée pour la poésie à cette époque, proche du portugais moderne - avec une musique qui loue la Vierge Marie et ses miracles. Ces poèmes ont été systématiquement compilés dans un livre par l'ordre du roi Alphonse X « le sage ».
Le roi Alfonso X (1221-1284) a été élevé avec une éducation culturelle élevée et a été l'un des héritiers possibles de l'Empire romain, titre auquel il a essayé d'accéder, mais ne pouvait pas unir assez de soutien pour elle. Il a réformé notamment le système de justice et a amélioré le niveau de l'établissement d'enseignement à Salamanque à l'Université d'Études Générales de Salamanque (1254), le premier en Europe ayant un tel titre. Sa cour avait un scriptorium royal avec des érudits de langue hébraïque, arabe et latin. Les livres créés dans son scriptorium étaient dirigés sous les décisions du Roi, de sorte qu'il dira luimême que les livres était à lui, non pas parce qu'il les écrirait de sa main, mais parce qu'il a ordonné ce qu'il faut écrire et superviser le processus du travail des scribes et du miniaturiste. C'était aussi le cas des Cantigas de Santa Maria dont quatre copies ont aujourd'hui survécu, toutes faites dans les dernières décennies de la vie du roi. Les Cantigas comportent des pièces de style troubadours et des concordances avec des pièces d'autres origines comme la liturgie et des sources liées à l'école de Notre Dame et des manuscrits de trouvailles, ainsi que des formes poétiques d'origine mozarabe, hébraïque et arabe. La cour d'Alfonso fut visitée par les troubadours (Cerverí de Girona, Arnaut Catalán), les trouvères (Guiraut Riquier, Peire Cardenal) et les troubadours de Galice (Airas Nunes, Pero da Ponte).
Les manuscrits des Cantigas représentent un projet personnel du roi Alphonse X qui fonctionne comme un outil politique et religieux pour assurer la position de souverain de son règne, et comme aspirant au titre d'empereur du Saint-Empire romain. Les Cantigas ne furent pas beaucoup joués pendant la vie du roi et semblent avoir été rarement exécutés après sa mort. De nos jours, ils sont devenus très populaires et appréciés.
La cornemuse correspond à une tradition instrumentale de cette région d'Espagne, toujours en usage aujourd’hui.
entrée : 15 €; cartes jeunes, étudiants chômeurs : 6 € - moins de 16 ans : gratuit.
Dimanche 4 décembre, 16h00 EGLISE ST LOUIS (Centre ville)
Création mondiale de la cantate "Une joyeuse espérance" de Bernard LIENHARDT;
Santiago GARZóN, baryton
ENSEMBLE VOCAL DE SAINT-LOUIS VOCALYS, direction Cyril Pallaud
Ensemble Trecanum
Guillaume NUSSBAUM, orgue
Organiste et compositeur né en Alsace, Bernard Lienhardt est l’auteur de nombreuses oeuvres : son catalogue, de plus de 150 opus, fait apparaître une prédilection pour la musique sacrée, avec des cantates, messes, psaumes, motets et quatre oratorios (Odile d’Alsace, Saint-Vincent-de-Paul, Saint Martin - une commande du Festival de la Saint-Martin en 2007 - et L’Enfant Prodigue). Le chant grégorien y constitue une source d’inspiration privilégiée.
La Cantate Une joyeuse Espérance est conçue en forme de montée vers la lumière : composée de trois volets sur un livret rassemblant des textes du prophète Isaîe « Peuple qui marche des ténèbres vers la lumière » pour la 1ère partie, d'extraits des évangélistes Jean et Luc pour la 2e partie « Une voix qui crie dans le désert » consacrée à Jean- Baptiste, et une adaptation française d‘antiennes grégoriennes des vêpres de l’Avent pour la troisième partie.
Des hymnes et antiennes grégoriennes de l’Avent viennent s’intercaler entre les chants polyphoniques et les passages avec soliste. Le choeur final, composé sur l’hymne « Veni Redemptor gentium » sera chanté simultanément par le choeur et la schola.
Le livret a été écrit et mis en forme par Anne Basc, écrivain et auteur de nombreux livrets de cantates et d’oratorios.
La cantate sera précédée des motets de Maurice DURUFLÉ, un compositeur dont l'oeuvre s'enracine manifestement dans le chant grégorien.
entrée libre, plateau :
le concert sera donné pour recueillir des dons au profit de la restauration
de l’orgue Wetzel de l’église Saint-Louis (centre ville), qui est un témoin majeur
de la facture d'orgue alsacienne de la fin du XIXè siècle.