Pourquoi ?
Un choix musical
Le choix de la voix, le choix de la parole proclamée, le choix d'une musique vocale née dans un contexte de tradition orale...
L'art musical appelé “grégorien”, sous toutes ses facettes (chant grégorien, vieux romain, bénéventain, wisigothique, cistercien, dominicain...) est à bien des égards aux antipodes des habitudes musicales modernes. Musique née en occident dès les premiers siècles de notre ère, le chant grégorien s’est enraciné dans les traditions spirituelles et vocales méditerranéennes issues de l’antiquité. L’Ensemble Trecanum s’intéresse aux oeuvres musicales nées du grégorien (tropes, proses, plain-chant, chants médiévaux de pélerins) et aux autres chants de tradition non romaine.
Le répertoire “grégorien” devenu plus tard “plain-chant”, n'a cessé d’inspirer la création musicale d’innombrables oeuvres jusqu’à nos jours. Il est donc permis de dire qu’il est aux sources de la musique occidentale. Il est aussi l’occasion d’une mise en perspective avec la création contemporaine.
Une exigence pour une ambition
Aborder ce patrimoine spirituel et musical sans à priori, ce qui veut dire dans le respect des sources et dans un esprit d’authentique modestie intellectuelle...
L'étude comparée des plus anciens manuscrits, spécialement l'étude sémiologique des diverses écoles de notation musicale primitives (IXème - XIème siècles) tracent aujourd'hui une voie incontournable à tout musicien épris d’authenticité. Cette exigence musicale est la première ambition de l’Ensemble Trecanum.
La symbiose du son et de la pierre
L’Ensemble Trecanum a pris le parti de lier intimement la musique et l’architecture. Ce faisant, il privilégie la dimension spatiale et sacrale du chant. Avant de s’incorporer à l’architecture du premier gothique, cette musique a connu son âge d’or dans l’architecture carolingienne puis romane. La pureté de la ligne musicale, le caractère proche de la rhétorique de ces textes trouvent une correspondance idoine dans cette architecture majestueuse, laquelle à l’exemple et l’expérience de Cluny, avait pour vocation outre la résonnance et l'amplification de ce chant.
C'est pourquoi l'Ensemble TRECANUM privilégie les concerts dans des sites appropriés, qui peuvent être des basiliques ou abbatiales prestigieuses, mais aussi ces nombreuses petites églises romanes de village ou de montagne qui, souvent quasi-désertées, attendent que résonnent à nouveau leurs voûtes.
Faire résonner, voire revivre, des édifices qui encore de nos jours comptent parmi les grandes richesses du patrimoine européen, telle est la seconde ambition de l’Ensemble Trecanum.